François de Sarre et Pascal Cazottes nous proposent un livre où l’on parle d’hominidés aquatiques et peut-être de sirènes …
Informations sur le livre
Titre : Sirènes et Hommes-marins : Du mythe à l'évidence scientifique
Auteur : François de Sarre, Pascal Cazottes
Editeur : Trois Spirales
Date de sortie : Avril 2006
Nombre de pages : 141
ISBN-13: 2847730389
Le livre se divise en deux grosses parties, l’une est de Pascal Cazotte et l’autre est de François de Sarre.
Présentation des auteurs
Pascal Cazottes est né le 1er juillet 1963, et est l’auteur de divers articles et de trois ouvrages : “ Le patou– l’Âme des Pyrénées ”, “ Voyage au cœur de l’insolite”, et “ La bête du Gévaudan – enfin démasquée ? ”, où il propose une identité possible de la “ Bête ” grâce à une véritable approche pluridisciplinaire. Cette auteur on le voit en regardant les titres de ses livres a quelques passions comme l’histoire, les chiens et le paranormal mais est plus spécialisé dans l’ufologie et la cryptozoologie.
Il sort ce livre en avril 2006 intitulé “ sirènes et hommes-marins ” écrit en collaboration avec François de Sarre.
François de Sarre est né le 16 mai 1947 à Dudweiler (Allemagne), ce zoologiste franco-allemand spécialisé en ichtyologie, en sciences de l'évolution et en paléoanthropologie. Il est l’auteur ou le co-auteur d'une centaine de publications, dans la presse spécialisée (ichtyologie) ou dans des magazines de vulgarisation scientifique.
Ce qui l’a sûrement poussé à rédiger ce livre est son lien d’amitié avec le défunt avec Bernard Heuvelmans (1916-2001), il se passionne pour la théorie de la bipédie initiale dont il est un ardent défenseur. En 1988, il fonde à Nice le CERBI (Centre d'Etudes et de Recherches sur la Bipédie Initiale).
Dans le légendaire
La première partie est une étude des sirènes dans le monde légendaire et mythologique à travers les lieux et cultures car les sirènes évoluent et ne sont pas forcément perçues physiquement et psychologiquement de la même façon par tout le monde : on parlera entre autre de Nixe, de Lorelei, de Naga, et de roussalka …
Ces créatures sont également les héroïnes dans l’odyssée d’Homère où Ulysse se ligote au mât de son bateau et demande aux marins l’accompagnant de se boucher les oreilles avec de la cire. Ce stratagème vise à empêcher ces êtres perfides aquatiques de l’envoûter et de le conduire lui et son équipage vers une mort certaine.
Ulysse et les sirènes, célèbre œuvre de Draper Herbert James
Ces créatures ne sont donc pas toujours très amicales et nous sommes là bien loin d’Ariel la petite sirène, héroïne, avant le film des studios Disney, du conte de Hans Christian Andersen, publié en 1836.
En fait, elles aiment envoûter et séduire les marins pour couler leur navire. Ulysse est d’ailleurs ce que l’on peut qualifier de rescapé car c’est le seul navigateur qui a pu entendre chanter ces êtres aquatiques pour le raconter après.
Petite parenthèse
A la question, les sirènes existent-elles, je répondrai que non ! En tout cas pas comme on les décrit : mi-femme mi-poisson.
Si elles existent ou ont existé, mon besoin naturel de rationnel me poussera plus vers la théorie du second auteur.
Les sirènes ne sont pas strictement aquatiques et elles sont plutôt poilues qu’à écailles. C’est ce que dirai si je devais vous résumer mon idée sur la question.
J’ai eu la chance de rencontrer François de Sarre en juillet 2012, nous avions discuté durant toute la nuit jusqu’à l’aube de nos idées.
François de Sarre et Philippe Mind à Metz en Juillet 2012
Nous avions longuement parlé de la théorie de la « bipédie initiale » : Cette théorie est des plus intéressantes on propose que les premiers mammifères auraient été originellement bipèdes. A l’origine, elle est due au Dr. Max Westenhöfer, et date du début du XX ème siècle. François de Sarre l’a développée ces dernières années et a créé en 1988 le CERBI (Centre d'Etude et de Recherche sur la Bipédie Initiale) (Adresse internet : Site du CERBI).
Mais nous avons surtout parlé ensemble d’une passion commune qu’est la cryptozoologie, il m’a alors réexpliqué sa théorie sur l’idée que les sasquatchs et bigfoots nord-américains pourraient être en fait ce que nos contes et légendes appellent des sirènes et hommes marins : d’après lui, on pourrait les comparer un peu aux ours polaires (Ursus maritimus), par rapport à l’ours brun (Ursus arctos), terrestre et plus "généraliste".
Avis personnel
Après lecture de ce livre et discussion avec un de ses auteurs j’ai compris que l’idée était loin d’être bête, même si le lecteur doit garder à l’esprit que les sirènes dans le titre et l’illustration figurant en couverture ne s’appliquent qu’à la première partie du livre.
J’ajoute pour la culture personnelle des lecteurs de notre site internet qu’à l’origine les sirènes de la mythologie grecque n’étaient pas des femmes-poissons, mais plutôt des femmes-oiseaux.
Le mythe des sirènes à "queue de poisson" s'est sans doute perpétué jusqu’à notre époque, notamment dans le nord de l'Europe et les îles Britanniques, parce que des femmes allaient nager dans la mer après s'être fixé aux deux pieds une sorte de grande nageoire évoquant la queue de dauphins.
Il y a une vingtaine d’années, François de Sarre évoquait son idée selon laquelle les hommes marins ont pu être des « cousins » éloignés des cétacés et de certains mammifères marins (dans la perspective d’une évolution commune de tous les mammifères à partir d’un prototype appelé « homoncule marin »). Cette théorie est aussi une des théories à laquelle j’adhère car après tout mammifères terrestres et mammifères marins sont proches dans l’évolution.
C’est Bernard Heuvelmans que l’on cite très souvent en matière de cryptozoologie, et pour cause il en est le « père », car il en a établit les bases théoriques dans les années 1950, avant de s’éteindre le 22 aout 2001 au Vésinet. Ce cryptozoologue n’était pas un réel partisan du primate* aquatique, même s’il l’évoque dans son « Annotated Checklist of Apparently Unknown Animals » (1986).
*Il est bon de rappeler que nous sommes nous même (homo sapiens) des primates !
Pattie immortalisée par Patterson et Gimlin, un hominidé semi aquatique ?
Les hommes marins décrits, en fait, ne seraient que partiellement marins, n’auraient pas nageoires mais peut-être des palmures entres leurs doigts et orteils. Ils seraient susceptibles (ce que font apparemment les sasquatchs en Amérique du Nord) d’utiliser des réseaux fluviaux (rivières, fleuves, océans …) pour se déplacer de nuit et de jour, à l’abri des regards indiscrets.
Sources : Wikipédia, Mutimania, Sirènes et hommes-marins - Du mythe à l'évidence scientifique
Pour finir
J’ai personnellement eu beaucoup de plaisir à lire ce livre car ce sujet qui me passionne comme beaucoup d’autres est peu traité en tout cas sous cet angle scientifique. On tourne souvent ce sujet à la dérision, peut-être à cause des contes qui s’en sont inspirés ?
Pour moi ce fut en tout cas passionnant et très instructif aussi bien sur le plan légendaire que sur un plan scientifique et cryptozoologique.
Je ne sais pas si je vous ai convaincu mais ce livre restera dans ma bibliothèque en tout cas pour une future relecture.
Philippe Mind
Voir aussi
La Bipédie Initiale par François de Sarre : Critiques et analyses du livre (septembre 2014)
La bipédie initiale : Essai sur l'homme d'hier et d'aujourd'hui par François de Sarre (Livre)
Le super 8 de Patterson et Gimlin : Histoire d'un exploit
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