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Entretien avec Michel Ballot

Entretien entre Michel Ballot et Philippe Mind

 

Lundi 14 novembre 2011

Aujourd’hui nous interviewons, M. Michel Ballot qui recherche un grand cryptide africain, le Mokele Mbembe.

Intervenants :

P. M. : Philippe Mind

M. B. : Michel Ballot

 Cryptozoologie cryptozoology Michel Ballot Mokele-Mbembe Mokélé Mbembé  dinosaure sauropode espèce inconnue Afrique Centrale Cameroun Congo Lac Télé expédition Ngoko pygmée Baka cahiers cryptozoologiques africains novembre 2011 chercheur indépendant Mokele-Mbembe Expéditions Marie Voignier L'hypothèse du Mokélé-Mbembé CapricciP . M. : Bonjour, vous êtes Michel Ballot, et vous effectuez des recherches de terrain en Afrique centrale, pouvez-vous nous en dire plus sur ces recherches et sur vous s'il vous plaît ?

 M. B. : J'ai commencé mes recherches sur le terrain en 2004 dans une zone que m'avait conseillé  d'explorer il y a bien longtemps, Bernard Heuvelmans. En effet il m'a semblé plus opportun d'explorer une zone assez peu connue c omme celle du sud est du Cameroun plutôt que d'axer mes recherches sur le pourtour du lac Télé, qui reste néanmoins comme je l'ai souvent indiqué" une zone à facteur écologiques favorables (ZAFEF).

Je me suis installé depuis ces dernières années dans une aire délimitée par les rivières Boumba, Dja - Ngoko, Sangha. Il m'a fallu pas mal de missions pour me faire accepter par les populations locales, les autorités administratives ainsi que les chefs coutumiers. La population locale est essentiellement composée des pygmées Baka avec qui je travaille sur le terrain. Ce sont d'extraordinaires observateurs de la faune sauvage et ne se trompent jamais sur l'identité d'un animal et si un animal leur est peu familier ils essaient toujours de le décrire avec le plus de véracité possible. C'est le cas pour le Mokele Mbembe qu'ils connaissent de générations en générations et qui est craint de leur part.
Je me suis beaucoup attaché à la recherche de témoignages qui sont vraiment un travail de fond car il faut aller au devant des gens dans des villages parfois très reculés en forêt et attendre que les langues se délient. C'est la raison pour laquelle les travaux avancent lentement. J'ai pu toutefois récolter de nombreux témoignages crédibles sur la possible existence de cette espèce que je pense être migratoire et non attachée à une zone en particulier comme on a souvent pu le penser en particulier dans la zone du lac Télé. Donc ces recherches doivent aussi toucher à l'aspect ethnologique, historique et géographique des populations qui peuplent ces zones. On ne va pas dans ces régions en se disant je vais trouver le Mokele Mbembe. Il y a tout un travail qui va bien au - delà de cette recherche à faire et qui tourne autour de cette espèce.

En ce qui me concerne, je travaille depuis plus de dix ans sur la recherche de cet animal, j'organise aussi des safaris vision dans la zone du Parc National de la Lobéké au Cameroun essentiellement dans une zone à forte densité de gorilles de plaine. Je participe aussi à des missions de sauvegarde de la faune sauvage dans cette zone en collaboration avec le WWF.

P. M. : Un travail très intéressant donc et il est en effet plus logique de travailler avec des gens connaissant le terrain. Votre association N'goko fait beaucoup pour les indigènes il me semble, sur votre blog on a pu voir   l’hôpital catholique de Salapoumbe au Cameroun, ces actions sont de mon avis très bonnes et font honneurs à votre travail, pour les financer vous proposez également une revue intitulée les cahiers cryptozoologiques africains, pouvez vous nous en parler svp ?

M. B. : Notre association a effectivement deux buts :

Un travail en relation avec un hôpital de brousse l'hôpital catholique de Salapoumbe. Nous avons pu construire une maternité moderne qui permet à ce jour d'avoir environ 20 naissances par an. Un investisseur privé à entièrement financé cette construction. Nous faisons livrer aussi tous les mois grâce à une association monégasque plusieurs kilos de médicaments pour cet hôpital. Notre association est très attachée à cet aspect médico-humanitaire qui permet d'abaisser le taux de mortalité infantile.

Nous diffusons effectivement une revue - les Cahiers Cryptozoologiques Africains. Il y a actuellement 6 numéros disponibles. Les articles reprennent plus en détail ceux du blog et permettent d'avoir une vision plus globale de la cryptozoologie africaine et pas seulement du Mokele - Mbembe.

Les personnes désirant s'abonner à cette revue pour 50 euros par an deviennent aussi membres de notre association et peuvent bénéficier de prix intéressants s'ils elles désirent participer à nos missions.

P. M. : On peut donc encourager cet aspect cher à l'association qui avec le côté aventure a un grand côté humain, espérons que d'autres expéditions cryptozoologiques suivront cet exemple.

On a appris dans le monde cryptozoologique grâce à votre blog la sortie d'un film intitulé "L'hypothèse du Mokélé Mbembé", de Marie Voignier où il me semble que François De Sarre est présent en tant que conseiller scientifique, pouvez- vous nous parler un peu du film svp ?

M. B. : Le film de Marie Voignier a été préparé et tourné en deux expéditions bien distinctes : L'une en janvier 2010 dite de repérage qui dura environ trois semaines afin que la réalisatrice puisse constater les conditions dans lesquelles elle devra tourner son film. Cette mission se déroula principalement dans la zone de la Boumba en pleine forêt équatoriale pour vraiment s'imprégner de cette nature hostile.

La seconde expédition fut celle du tournage qui se déroula en juin et juillet 2010 : Marie Voignier était accompagné de son assistante Stéphanie Baumann et de l'ingénieur du son Thomas Fourel. De mon côté effectivement, François de Sarre nous accompagna en tant que conseiller scientifique. Le film fut essentiellement tourné dans les zones de la Boumba et de la Sangha. Le film dure un peu plus d'une heure et quart. Il s'agit avant tout d'un film d'art et d'essai où la réalisatrice montre le travail d'un explorateur dans sa quête, dans ses espoirs, ses difficultés, ses incertitudes, ses déconvenues. Elle ne prend nullement partie pour l'existence ou contre l'existence de cette espèce. Elle se contente de me filmer dans une mission parmi tant d'autres, parmi les pygmées.

A côté de ce film il existe un second film de conversations entre François de Sarre et moi - même tourné dans la forêt et sur les possibilités d'existence de cette espèce ainsi que le développement des hypothèses possibles sur son identité zoologique.

Je vous signale que le film sera présenté au Muséum d'Histoire Naturelle de Paris le 5 février prochain en la présence de la réalisatrice et de moi–même.

P. M. : Ce film semble très intéressant quand on sait que la cryptozoologie est souvent considérée à tort comme une pseudoscience, ajoutons qu’il sera sûrement disponible dans l’année.

Est-il dur quand on est européen d'être accepté par les indigènes. Ne vous prennent-ils pas parfois pour un "fou" quand vous poursuivez cette créature car le mokélé Mbembé effraie au Congo et Cameroun ?

M. B. : En ce qui concerne la relation avec les pygmées Baka elle s'est installée puis fortifiée sur le long terme. On n'entre pas dans "leur monde" aussi facilement que cela. Avant toute chose il faut prendre contact avec les autorités administratives (savoir ou nos équipes se rendent, dans quelle zone - se faire connaître en somme - auprès des sous - préfets et autorités de gendarmerie). Puis il faut se faire connaître auprès des autorités coutumières - chefs de village etc… Et ceci prend du temps. Il faut aussi expliquer le but de nos missions. Pour notre équipe nous avons parallèlement à notre action humanitaire (construction d'une maternité) travaillé dans un premier temps avec le WWF local pour connaître parfaitement la faune locale connue  et petit à petit nous avons commencé à poser des questions sur des éventuelles espèces peu connues ou totalement inconnues.

En fait ce qui est intéressant c'est que les pygmées connaissent parfaitement les espèces peu connues, rarissimes qui se montrent rarement. Ils connaissent ces animaux de par leur mémoire collective par les récits des anciens mais aussi de par leur existence en forêt ils côtoient de temps en temps une espèce qu'ils ne connaissent que très peu. En particulier le Mokele - Mbembe qu'ils aperçoivent de temps en temps sur les rivières et fleuves ou ils pêchent.

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Dessin censé représenter le Mokele - Mbembe (Mokele - Mbembe expeditions)

En conclusion il m'aura fallu quelques années de terrain pour vraiment me faire accepter et surtout que les témoins pygmées qui ont aperçu un Mokele - Mbembe soient des témoins totalement fiables.

P. M. : Le Mokele - Membe est parfois si on lit les témoignages recueillis dans divers livres et supports, considérés comme agressif, il serait capable de surgir et retourner certaines embarcations, a-t-on-relevé des attaques récentes de la créature ?

M. B. : Depuis huit années que je passe plusieurs mois par an sur le terrain je n'ai jamais entendu un pygmée Baka me parler d'attaques, seulement une rencontre, l'animal sortant de l'eau brusquement et faisant soulever l'eau. La surprise fait place à la stupeur puis à la peur chez les pygmées qui généralement laissent partir l'animal ou s'enfuyant eux-mêmes.
Dans les zones de mes recherches il n'y a pas d'hippos mais l’éléphant de forêt et plusieurs fois on m'a raconté que le Mokele - Mbembe devenait irascible pour l'éléphant et qu'il l'attaquait surtout lorsque le pachyderme traverse les rivières. Le Mokele - Mbembe attaquant l'éléphant lui arracherait les pointes puis les remonteraient à la surface pour en faire un nid. C'est une information que j'ai entendu dans des villages distants parfois de plusieurs centaines de kilomètres et c'est agressivité à l'égard des éléphants est connu tanau Congo Brazzaville qu'au Cameroun.

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Des hommes attaquent un dinosaure sauropode

P. M. : Là par contre c'est ambigu je trouve :

Le Mokele - Mbembe attaquant l'éléphant lui arracherait les pointes puis les remonteraient à la surface pour en faire un nid.

Que sont ces pointes ?

J'étais sûr qu'on avait parlé d'attaques d'une créature qui renversait les pirogues. Aujourd'hui, on pense si je ne m'abuse que le Mokele - Mbembe est un sauropode, a-t-on une idée de son espèce, aurait-il évolué ou serait-il un dinosaure relique ?

M. B. : Les pointes ce sont les défenses c'est le terme employé dans le jargon des chasseurs d'éléphants.

Cryptozoologie cryptozoology Michel Ballot Mokele-Mbembe Mokélé Mbembé  dinosaure sauropode espèce inconnue Afrique Centrale Cameroun Congo Lac Télé expédition Ngoko pygmée Baka cahiers cryptozoologiques africains novembre 2011 chercheur indépendant Mokele-Mbembe Expéditions Philippe Mind Marie Voignier L'hypothèse du Mokélé-Mbembé Capricci 

Comparatif d'un diplodocus par rapport à un éléphant d'Afrique

Oui certains témoignages assez anciens provenant tant du Congo que du Cameroun parlent effectivement du Mokele - Mbembe qui renverserait les pirogues lorsque celles - ci arrivent sur leur territoire. Pour ma part je n'ai jamais eu de tels témoignages de première main. Je m'attache beaucoup à la véracité et à la crédibilité des témoignages que je reçois. Par contre beaucoup de pygmées m'ont parlé de cela.

En ce qui concerne l'identité zoologique du Mokele - Mbembe impossible, je dis bien  impossible de dire à quelle lignée cette espèce peut se rattacher. On pense bien entendu à un sauropode relique (souvenez vous que n'a t'on pas dit à propos du Loch Ness avec la thèse du plésiosaure). Ce serait bien entendu une hypothèse possible à la vue des caractéristiques anatomiques que nous connaissons de cet animal (protubérances osseuses sur la tête, le dos, la queue) mais pourquoi pas un mammifère ? Le fait d'avoir pour certains d'entre eux une longue corne blanche - ivoire) pourrait se rapprocher de cet ordre. François de Sarre avec qui j'ai partagé une expédition en juin 2010 défend par contre la thèse de l'existence du dinosaure et il a bine entendu des arguments sérieux dans cette défense. Vous pouvez lire du reste son article sur mon blog.

P. M. : Il est vrai que personnellement suite à la lecture de divers livres de cryptozoologie, qu’ils soient français ou anglais, j’étais convaincu qu’il s’agissait d’un reptile mais en attente de preuves, il peut-en être autrement en  effet.

Peut-on parler de vos méthodes de travail ou est-ce confidentiel ? 

M. B. : Mes méthodes de travail sont les suivantes : 

 Avant de m'engager dans la voie de l'exploration sur le terrain à la recherche du Mokele - Mbembe j'ai réuni durant de nombreuses années toute la documentation historique sur cette espèce mais aussi bien évidemment sur une grande partie de la faune encore officiellement inconnue de notre planète. A la façon d'Heuvelmans que j'ai côtoyé j'ai classé avec méthode toutes les informations papier, magazines de vulgarisation et scientifique, de voyages, de zoologie, qui parlaient d’animaux ignorés de la science. Et puis dans la recherche fondamentale si l'on veut se spécialiser il faut bien entendu faire des choix si l'on veut avancer car à un moment donné on n'avance plus si l'on travaille uniquement sur la théorie. Nombres de livres ou d'articles reprennent en permanence les mêmes mystères zoologiques depuis des années sans vraiment faire avancer la recherche. Il faut donc passer sur le terrain souvent changer de vie, de situation, ce que j'ai fais pour obtenir des réponses à des questions sans réponses ou tout simplement à des réponses qui sont toujours les mêmes et qui ne font en rien avancer la recherche. Il faut donc passer à autre chose et cet autre chose c'est le terrai, monter, financer, faire financer des expéditions, obtenir des résultats pour continuer à se faire financer. C'est un lourd travail. La préparation est très importante, souvent plusieurs mois pour convaincre des investisseurs, sponsors pour quelques semaines d'expédition. Une fois passé ce cap la mission en elle même est celle de l'exploration d'une zone à facteurs écologiques favorables pour la recherche d'un animal. Mais bien entendu ce que l'on prépare sur le papier est toujours différent de ce qui nous attend sur le terrain. Ma méthode de travail est simple : à pied le plus souvent de villages en villages situés le long des voies d'eau. Je parle aux locaux des animaux qu'ils connaissent dans la forêt et ensuite je parle de ceux qui sont moins connus et nous en venons souvent à parler du Mokele - Mbembe ou du Emela N' Touka ou de la panthère d'eau. Je montre souvent aux pygmées des représentations d'animaux qu'ils sont censés connaître qui se situent dans leur environnement, qu'ils reconnaissent parfaitement. Je leur montre aussi des dessins d'animaux d'autres continents qu'ils ne reconnaissent pas et je leur montre des dessins d'animaux préhistoriques qu'ils assimilent parfois ou totalement au Mokele - Mbembe ou à l'Emela N'Touka.
Je classe tous ces témoignages et je garde ceux bien entendu qui me paraissent les plus crédibles en tenant compte de la personnalité du témoin, de sa place dans la communauté, du village... En réalité il ya a aussi toute une étude éthologique à réaliser afin que le témoignage qui se situe dans le temps soit le plus proche de ce qu'à vu le témoin.

Bien entendu les témoignages de première main sont les plus intéressants car les moins déformés par le temps et par l'interprétation humaine.

P. M. : Un problème récurrent, cette « copie d’informations » car pour le passionné cherchant des réponses les livres et sources ne sont pas franchement utile, c’est pour cela entre autre que le site crypto-investigations a été créé, c’est en quelques un flash d’informations cryptozoologiques et zoologiques. Je rappelle que vous possédez également un blog qui parle quasi exclusivement du Mokele - Mbembe et de vos recherches.

Comme pour toutes grosses investigations c'est normal de bien préparer et je pense qu'il arrive parfois d'être déçu des résultats, demandez-vous les services d'indigènes pour vous guider et pour la traduction, je pense ?

M. B. : Dans la grande forêt pluviale on ne peut vivre, se repérer, marcher sans les pygmées. Ce sont nos guides et sans eux impossible d'aller dans les forêts profondes. Tous les gens qui travaillent dans ces zones reculées ne peuvent le faire sans eux. Ils connaissent la forêt, les plantes, voient les animaux ou nous ne les voyons pas, évitent les pièges dans lesquels nous tomberions, tuent un serpent mamba avant même que nous ayons posé un pied ou se trouvait le reptile. Ils sont nos guides, ils sont aussi la conscience de la forêt et ils savent nous raconter son histoire. Pour les interprètes nous en avons toujours.

P. M. : Encore une fois cela prouve qu’une grande préparation est nécessaire, et que rien ne remplace l’expérience des autochtones habitués au terrain.

Il y a une grande question qui fait débat dans la recherche cryptozoologique, cette idée je ne l'ai personnellement lu que chez certains bigfooters, certains disent que pour que la science l'étudie, il faut tuer le spécimen, quel est votre avis sur cette question ?

M. B. : Je suis bien entendu contre cette théorie vraiment stupide.

Aujourd'hui, avec les moyens techniques d'investigations dont nous disposons (trophy cam en particulier) un animal peut - être vraiment identifié. Dans le cas du Mokele - Mbembe c'est difficile car c'est, je pense, une espèce spécifiquement fluviale. Donc il est vrai que si un cliché est pris avec une trophy cam à l'instant T on ne pourra jamais savoir quand un autre cliché pourra être pris à l'instant T1 surtout dans le cadre d'une espèce qui se déplace par les voies d'eau. Alors bien sur il y a la rencontre - surprise : la question qui se pose est de savoir si on a une arme est- il nécessaire de tuer l'animal. Pour ma part, même dans le cas d'espèce il ne faut pas tuer l'animal. Le filmer si on en a le temps. La Science a toujours estimé que pour la reconnaissance d'une espèce il lui fallait une pièce anatomique. Mais les temps ont changé, nous sommes dans une phase d'extinction des très nombreuses espèces, alors pourquoi anéantir une formidable espèce qui n'a que peu de représentants au nom de la Science. Avec les moyens technologiques actuels la Science devrait se contenter de clichés qui ne font l'ombre d'un doute; bien entendu ceci est une discussion sans fin. Regardez ce qui se passe avec le Yéti de Sibérie. Nous attendons les résultats des examens, mais je suis sur que si ces résultats démontrent que nous avons à faire à une nouvelle espèce, la Science officielle n'acceptera pas une officialisation.
Bien sur l'idéal serait de trouver un spécimen mort ou des restes (l'exemple du Sao - La avec ses cornes trouvées par Mc Kinnon est un très bon exemple). J'ai un seul témoignage d'un spécimen qui aurait été endormi dans une zone très reculée du Dja dans les années 80. Le pisteur qui travaille avec moi depuis quelques années accompagnait deux allemands qui faisaient des recherches sur le Mokele - Mbembe. Ce témoignage exceptionnel est d'un témoin dont je ne remets pas en cause la crédibilité me semble encore bien mystérieuse. Cette équipe d'allemands auraient donc photographié il y a une trentaine d'année un spécimen de Mokele - Mbembe qu'ils auraient endormi. Je ne doute en rien de la crédibilité du pisteur qui travaille avec moi actuellement. Vous connaissez certainement cette fabuleuse rencontre qui eu lieu il y a une trentaine d'année: les chercheurs allemands qui recherchaient le Mokele - Mbembe ont - selon le récit du pygmée réussi à l'endormir. Des photos auraient été prises. Malgré mes recherches auprès des cryptozoologues allemands de Berlin en particulier Hans Vogel. Le problème que vous soulevez est aussi très personnel et chacun de nous y  répondra selon sa conscience. Il se retrouve bien entendu chez les " chasseurs " de Bigfoot. Pour ma part il y a assez de moyens technologiques pour repérer une nouvelle espèce c'est ce que nous nous efforçons de faire avec mon équipe. La Science doit changer, les mentalités aussi.

P. M. : Je partage votre avis à propos de l’abattage d’animaux qui sont souvent très discrets, souvent rares, et de par la même probablement en voie de disparition. D’ailleurs ces méthodes étaient combattues par Bernard Heuvelmans, il y a de cela quelques décennies déjà.

Changement radical de sujet car je le rappelle comme vous l’avez dit plus haut vous ne vous intéressez pas qu’au Mokele - Mbembe mais aussi aux autres cryptides.

Y a –t-il eu de grandes découvertes ces derniers temps qui pourraient bousculer la cryptozoologie actuelle ?

M. B. : Pas de grandes découvertes au cours de ces dernières années.

Une d'importance est  bien entendu celle du Saola qui fut découvert grâce à la collaboration des populations locales qui connaissant depuis très longtemps cette espèce.

Quelques ajustements en particulier concernant le statut de l'éléphant d'Afrique.

Quelques bonnes surprises en particulier la découverte d'une population d'environ 10.000 gorilles dans le nord de la République du Congo au nord du lac Télé.

Quelques découvertes de petits mammifères.

Quelques photos intéressantes faite de la faune rare de l'Asie du sud - est grâce aux trophy cam.

Pour l'avenir et par continent je pense qu'il y aura des découvertes ou des redécouvertes majeures :

Australie : Redécouverte du thylacine

Australie et Bornéo : Découverte d'un varan géant espèce à part entière ou apparentée à Varanus salvadori

Amérique du nord : Bien évidemment le Bigfoot

Asie centrale et Sibérie : Yéti et tchouchouna

Dans ces deux derniers cas les découvertes sont difficiles car liées à l'immensité des contrées. Mais les témoignages sont trop nombreux pour ne pas prendre ces deux cas très au sérieux et pour moi il n'y a aucun doute sur leurs existences.

Asie du sud - est : Yeti - homme sauvage

Afrique : Mokele - Mbembe, panthère de l'eau

Amérique du sud : Variations individuelles de félins

Quelques lacs à " monstres " bien sûr. Trop de témoignages partout dans le monde. La photo de Wilson a desservi le loch Ness mais nul doute que de grands animaux y vivent à demeure ou migrent par ces lacs.

Certains auteurs ne sont plus favorables à l'existence de Nessie par exemple en se fondant sur des considérations écologique et biologique. C'est possible mais ne connaissant pas le mode de vie de ces animaux comment peut on affirmer que nos calculs scientifiques tout à fait louables s'appliquent à cette espèce. Le cas de Nessie vaut bien entendu pour tous les autres lacs à " monstres ".

Je voudrai revenir sur un point particulier de la cryptozoologie qui est ce que j'appellerai la cryptozoologie indonésienne et de Nouvelle Guinée.

Ces territoires sont longtemps restés inexplorés du fait de leur distance excentrée et bien qu'aujourd'hui la Nouvelle Guinée ou les îles de la Sonde sont largement explorée, surexploitée et surpeuplée pour certaines îles certains mystères sont encore là concernant la cryptozoologie.

En Nouvelle Guinée il est souvent question d'un varan géant du type salvadori.

A Bornéo et Sumatra l'Orang Pendek

Voir bien entendu à propos de ces deux espèces le rapport du Colonel John Blashford - Snell et ceux de Debby Martyr.

Quelques félins inconnus à Sumatra comme le Cigau peut être une variation individuelle de la panthère.

Je vous rappelle que le rhinocéros de Java (Rhinocéros sondaicus annamiticus) que l'on croyait à jamais disparu a été découvert au Vietnam en 1999 dans le Parc National de Cat Tien au nord d'Hô Chi Minh Ville. Des photos prises lors de la mise en place d'un programme de conservation du WWF sont  à l'époque venues confirmer l'existence de l'animal. La seconde sous espèce encore vivante étant bien entendu à Java (Rhinocéros sondaicus sondaicus) ou il survit dans la réserve d'Ujong Kulong.

Donc rien n'est impossible dans certaines contrées encore relativement isolées.

P. M. : Je suis d’accord avec vous, le monde recèle d’animaux inconnus, on a assisté à des réapparitions et des découvertes d’espèces d’assez grandes tailles.

Je pense que nous partageons tout les deux un avis que j’ai émis il y a environ une semaine au sujet de la musaraigne étrusque (Suncus etruscus) qui est réapparue en Suisse en novembre 2011. Je disais qu’un animal de petite taille avait autant d’intérêt qu’un de grande taille. Chaque animal a son utilité c’est pourquoi nous nous devons de les rechercher afin de mieux les connaître et mieux les protéger.

Espérons également que l’année 2012 sera l’année de la découverte et l’entrée d’un cryptide dans nos livres de zoologie.

Après les révélations d’une équipe de scientifiques internationales en octobre 2010 (Voir ici), on se demande si la future découverte sera plutôt un hominidé comme l’Almass ou plutôt qui sait le Mokele-Mbembe…

Tout mes vœux de réussite à votre équipe, longue vie à votre association et espérons que la «Mokele Mbembe Expeditions 2011-2012 » en collaboration avec Bill Gibbons vous permettra d’avancer dans la recherche de cette mystérieuse créature.

Concluons cette interview en rappelant à nos fidèles internautes du site Crypto-Investigations, que votre association possède son blog mis à jour lors de chaque nouvelle information, dont l’adresse est la suivante : mokelembembeexpeditions.blogspot.com

M.B. : J'aimerai ajouter que nous avons assisté ces derniers temps à pas mal de progrès dans la recherche cryptozoologique.

Il y a bien entendu les expéditions sérieuses qui chaque année renouvellent leurs efforts. Je pense bien évidemment à Florent Barrère quant à l'étude sur les hommes sauvages des Pyrénées, sur les recherches que mène Christian Le Noël depuis plusieurs décennies, d'abord dans le cadre de la cryptozoologie africaine et ensuite et toujours dans le domaine des hommes sauvages.

Je pense aussi au zoologue François de Sarre qui va mettre en place pour les années à venir des recherches sur des hommes sauvages du nord de la Thaïlande. Il y a bien sur les colloques d'Eric Joye et ses missions sur le Bigfoot.

N'oublions pas Jean Luc Drevillon qui fait un gros travail de recherches et de traduction sur tout ce qui concerne le Bigfoot mais aussi le très bel ouvrage de Philippe Coudray et les travaux de Jean Roche sur l'Homme congelé, Eric Buffetaut et Benoit Grison qui soutiennent nos théories en tant que scientifiques.

Des confrères européens se manifestent tant en Espagne qu'en Italie, en Allemagne ou vient d'être crée un musée de cryptozoologie sous l'impulsion de Schneider et Vogel en particulier, la Suisse avec bien entendu le Palais Rumine ou se trouvent toute la documentation de Bernard Heuvelmans.

Je voudrai aussi ne pas oublier certains sites pilotes comme celui de Michel Raynal et bien entendu le vôtre, ces deux sites étant les deux plus intéressants en langue francophone.

Je voudrai aussi remercier  Marie Voignier ainsi que son assistante Stéfanie Baumann et l'ingénieur du son Thomas Fourel qui ont permis de réaliser un film sur mes recherches sur le Mokele - Mbembe.  Dans cette énumération j'ai certainement oublié pas mal de chercheurs et je leur prie de m'en excuser

P. M. : Je vous remercie à nouveau d’avoir accepté de répondre à mes questions et merci pour l’intérêt que vous portez à ce site.

Philippe Mind

Voir aussi

Discussion entre le Comptoir Général et Philippe Mind (septembre 2014)

A la recherche du Mokélé-Mbembé (Le livre)

Entretien avec Michel Ballot

Sortie nationale du film "l'hypothèse du mokélé-mbembé" en novembre 2012

Sujets du forum

Interview de Michel Ballot : Sur les traces du Mokele-Mbembe (Discussion)

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