L'arapaima gigas, le plus gros poisson d'eau douce d'Amérique du Sud
La paiche (Pérou), pirarucu (Brésil) ou arapaima (Arapaima gigas) est une espèce de poisson de la famille des Osteoglossidés ("langues osseuses") que l’on rencontre en Amazonie et en Guyana.
Suivant la zone géographique on lui donne différents noms :
Au Pérou on l’appelle la paiche.
Au Brésil c’est le pirarucu.
Ailleurs dans le monde on l’appelle arapaima ceci est souvent plus pratique vu que son nom scientifique est Arapaima gigas.
Je demande donc aux lecteurs de garder à l’esprit que tous ces noms désignent un seul et même poisson, les auteurs utiliseront peut-être ces noms pour éviter les répétitions et permettre une lecture plus fluide.
*Heinrich Rudolph Schinz (1777 – 1861) était un médecin et zoologiste suisse, contemporain de Cuvier et de Lamarck.
L'arapaima gigas, un des plus gros poissons d'eau douce du monde (credit : wikipedia)
L’arapaima a longtemps été considéré comme le plus grand poisson d’eau douce au monde, car on pensait qu’il atteignait une longueur maximale de 4,5 mètres. Mais cette indication provenait de récits de pêcheurs amazoniens et n’a jamais été prouvée scientifiquement.
Les ichtyologues penchent maintenant pour une longueur maximale autour de 3 mètres.
Le piracuru est une espèce de poisson de la famille des Osteoglossidés : dans la famille des Osteoglossidés (Osteoglossidae), la tête est osseuse et le corps allongé est couvert par de grandes et lourdes écailles, avec une structure en mosaïque. La nageoire dorsale et la nageoire anale sont en rayons mous et longues, alors que les nageoires pectorales et ventrales sont petites. Les arapaimas possèdent des dents provenant de l'os sur la partie inférieure de la cavité buccale, la langue est équipée de dents empêchant la morsure des dents sur la partie supérieure de la cavité buccale.
Comme beaucoup de poissons répandus dans des eaux peu oxygénées, l’arapaïma peut respirer de l’air par sa vessie natatoire. Il émet un bruit caractéristique lorsqu'il déglutit de l'air en surface.
Etymologie
Mais d’où vient son nom ?
Pirarucu vient de la langue des indiens de Guyana et signifie "poisson rouge ".
Alimentation
C'est un prédateur qui se nourrit d’autres poissons, de grenouilles ou d’oiseaux qu’il écrase entre ses plaques dentaires.
L'énorme bouche de l’arapaima possède une langue osseuse et est garnie de petites dents pointues**. Pour chasser, le poisson ouvre très largement sa gueule quand il monte « gober » une proie et créé un tourbillon à la surface de l’eau.
**Ses plaques sont si puissantes que certains indigènes indiens utilisent les écailles et les os comme outils. Même la langue râpeuse et osseuse [d’où le nom du groupe des « Ostéoglossidés », en grec : langue osseuse], équipée d’un ensemble de petites dents, est utilisée comme lime.
Répartition
Bassin de l’Amazone, Guyana (anciennement appelée Guyane britannique).
Des tailles record
Ce dont on peut être sûr, c’est qu’Arapaima gigas est le plus gros poisson d’eau douce d’Amérique du Sud. Sa taille maximale peut donc atteindre 3 mètres, pour un poids de 200 kilos environ (ou un peu moins).
L'arapaima, un poisson qui rend heureux les pêcheurs (credit : http://www.saidaonline.com/)
Reproduction
Comme beaucoup d’Ostéoglossidés, ces géants s’occupent de leur progéniture. L’arapaima fraie dans les eaux peu profondes des lacs et des zones inondées sur fonds sableux un petit nombre d’œufs gardés par le mâle jusqu’à l’éclosion. Au dire des pêcheurs amazoniens, le mâle surveille les œufs, les met parfois dans sa bouche et les déplace d’un endroit à l’autre. Dès que les jeunes sont en âge de nager, le père les dirige et les garde en rangs serrés au-dessus de sa tête.
Un gilet pare-dents
On le connait pour être l'un des rares animaux à opposer une parfaite résistance aux morsures des piranhas grâce à un véritable gilet pare-dents.
L'arapaima et le piranha (credit : wikipédia)
Cette faculté provient de ses écailles : on envisage d'ailleurs de s'en servir pour confectionner des matériaux biomimétiques pour confectionner des protections par exemple.
Evolution des effectifs
L’arapaima fait l’objet d’une pêche intensive car sa chair (légèrement sucrée et aux arêtes peu nombreuses) est très recherchée.
Selon un récit digne de foi de Marcoy en 1878 : « Les captures trimestrielles d’un seul village se montaient à 10.000 pirarucus ». Moins d’un siècle plus tard, l’espèce avait pratiquement disparu des régions habitées de l’Amazonie et de Guyane, ou était devenue fort rare dans les zones protégées.
La pêche se fait d’ordinaire au harpon aux aguets dans un canoë, mais on le pêche aussi à la canne : on le dit très combatif.
Menacés ?
En raison du manque d’estimations fiables sur les effectifs d’arapaïma, celui-ci n’est pas encore inscrit sur la Liste rouge des espèces menacées de l’IUCN (International Union of Conservation of Nature).
En dehors des prélèvements par la pêche, l’espèce est également menacée par la présence de pesticides, du mercure, de pétrole, et d’autres substances dangereuses, dans les eaux amazoniennes.
Divers
Dans les mêmes biotopes en Amazonie, une espèce voisine, mais beaucoup plus petite (60 cm), l’arowana (Osteoglossum bicirrhosom) est un peu moins menacée. Il nage en dessous de la surface, se nourrissant de petits poissons et d’animaux aquatiques divers. L’arowana incube ses oeufs dans la bouche, c’est d’ailleurs le mâle qui les recueille ; les alevins éclosent au bout de 25 jours environ.
Des solutions ?
L’élevage permettra peut-être un jour d’enrayer la disparition de l’espèce. La croissance de l’arapaïma est rapide (10 kilos par an).
Sources :
Wikipédia,
Encyclopédie du règne animal (Simon Tillier),
GRZIMEK, Bernhard : « Le Monde Animal en 13 volumes, tome IV » - Ed. Stauffacher, Zurich, 1975,
LÜLLING, Karl-Heinz : « Zur Biologie und Ökologie von Arapaima gigas (Pisces, Osteoglossidae) » - Zoomorphology Journal , vol. 54 (4): 436-530, 1964,