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L'anguille électrique : Coup de foudre assuré !

L'anguille électrique : Coup de foudre assuré !

 

Après l’arapaima nous vous proposons de vous parler d’un autre poisson de taille, il est serpentiforme et on peut parfois le rencontrer sur la terre ferme, peut-être que certains pêcheurs ont trouvé il s’agit d’une anguille mais pas notre inoffensive anguille d'Europe ou anguille commune (Anguilla anguilla) mais plutôt l’anguille électrique (Electrophorus electricus). Bien sûr, pour la rencontrer il faut aller en Amérique du Sud, dans le bassin de l’Amazone ou de l’Orénoque !

Description

Ce poisson, au profil reptilien, peut mesurer jusqu’à 2,50 m et peser jusqu’à 20 kg. Certains auteurs, notamment brésiliens, évoquent 3 m et 30 kg.

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Gymnote qu'un des auteurs a photographié au parc merveilleux de Bettembourg en juillet 2012

Son apparence est assez peu engageante avec son long corps longiligne et sa grande bouche légèrement aplatie. C’est dans la partie postérieure du corps que se situent les organes électriques.

Electrophorus electricus plus connue sous le nom d’anguille électrique fut décrite pour la première fois par Linnaeus (Carl von Linné)* en 1766.

Elle appartient au groupe des Gymnotes, un rameau très spécialisé des Characoïdés sud-américains (comprenant notamment les "néons" bien connus des aquariophiles, ou les fameux piranhas). A la différence de ces derniers, les gymnotes sont des animaux nocturnes, au corps très allongé, cylindrique et nu chez l’anguille électrique (qui n’a rien à voir, d’un point de vue phylogénétique, avec l’anguille de nos étangs), plus ou moins comprimé chez les autres gymnotes qu’on appelle souvent "poissons-couteaux".

*Carl von Linné (Carl Linnæus) (1707 – 1778) était un naturaliste suédois qui est à l’origine du système moderne de la nomenclature binominale en zoologie.

Etymologie

Noms vernaculaires :

Les hispanophones surnomment l’anguille électrique « tremblador » ou « temblón », en référence aux générateurs qui sont formés d'une masse gélatineuse tremblotante, ou encore aux secousses qui « font trembler »...

Au Brésil, le poisson s’appelle généralement « poraquê », terme qui vient de la langue tupi et qui signifie : « celui qui fait dormir », en référence bien sûr aux décharges électriques que l’animal produit.

Alimentation

Ce poisson se nourrit de petits poissons, d'herbe ou d'algues. Dans sa jeunesse, l’anguille électrique se nourrit de crevettes d’eau douce, puis plus tard de poissons.

Quand elle chasse, la longue nageoire anale de l’anguille électrique ondule continuellement, ce qui permet au poisson de reculer ou d’avancer sans l’aide du corps ou des pectorales.


Tout comme les "poissons-tapirs" (Mormyriformes) du Nil, les raies "torpédos" ou le poisson-chat électrique, les gymnotes sud-américaines peuvent produire des décharges électriques. Elle peut utiliser ces décharges pour tuer de petits poissons pour se nourrir.

Vers 1805, Alexander von Humboldt décrivit au cours d’une expédition les dangers d’une telle décharge, émanant d’une anguille électrique [voir plus bas].

Le colonel Percy Harrison Fawcett lors de ces expéditions parlait également de la crainte qu'inspirent ces poissons aux indigènes et de sa hantise de traverser certains cours d'eau.

Répartition

On la rencontre en eau douce dans la partie septentrionale de l'Amérique du Sud du bassin de l'Orénoque** à celui de l'Amazone. Certains auteurs parlent également du Guatemala, de l’Argentine (?) et de l’île antillaise de Trinidad.

** L'Orénoque est un fleuve d’Amérique du Sud du Venezuela et de la Colombie.

Des tailles record

Jusqu’à 2,50 m, peut-être 3 m, l’anguille électrique au profil longiforme pèse jusqu’à 20 kg, peut-être 30 kg.

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Anguille électrique (Electrophorus electricus) (credit : wikipédia)

Reproduction

Les mâles construisent des nids à base de plantes aquatiques et protègent les œufs, puis les alevins. Ces derniers ont une taille d'environ 10 cm après l'éclosion. L'anguille électrique peut pondre jusqu'à 17 000 œufs.

Des décharges électriques impressionnantes

Le naturaliste et explorateur allemand bien connu, Alexander von Humboldt fit une description saisissante de sa rencontre avec des anguilles électriques lors de son expédition en Amérique du Sud, au début du 19ème siècle.

« La crainte des décharges d'anguille électrique est si exagérée dans la population que nous ne pûmes en obtenir aucune en trois jours. Notre guide emmena chevaux et mulets et les fit entrer dans l'eau. En cinq minutes environ deux chevaux se noyèrent. L'anguille d'un mètre soixante de long se frottait au ventre du cheval et lui donnait un choc. Mais lentement la violence du combat inégal se calma et les anguilles épuisées se dispersèrent. En un rien de temps nous eûmes cinq grandes anguilles. Après les avoir étudiées pendant quatre heures, nous eûmes jusqu'au lendemain des crampes, des douleurs aux articulations et une nausée générale ».  [ traduction depuis l'article wikipedia allemand "Zitteraal" ]

Un autre point intéressant (parfois décrit) est que, même morte, l’anguille électrique n’est pas pour autant inoffensive : en la touchant, on peut recevoir une bonne décharge ! Cela m’est arrivé (F de S) avec un autre poisson électrique, la raie "torpille" (en Méditerranée).

Les secousses qu’elle peut décharger peuvent atteindre l’intensité de 3 ampères, sous une tension de 500 volts, voire 1500 volts.

Une décharge peut tuer un poisson. Elle peut étourdir un mammifère, comme un équidé ou un homme. Cela n’est dangereux que si on en reçoit plusieurs d’affilée.

Certes, mais l’anguille électrique est aussi capable d’émettre de faibles signaux électriques grâce auxquels elles cherchent leur chemin dans l’obscurité ou se reconnaissent entre elles. C’est un véritable moyen de communication qui leur permet de transmettre des informations sur leur âge, sur leur sexe, pour se menacer ou se séduire...

Vidéo où l'on voit Jeremy Wade capturer un spécimen de 1 m 78


Menacée ?

Surtout par la pollution des eaux et la dégradation de l’environnement. Economiquement parlant, l’anguille électrique n’a que peu de valeur.

Philippe Mind, François de Sarre

Sources :

GRZIMEK, Bernhard : « Le Monde animal en 13 volumes, tome IV » - Ed. Stauffacher, 1975.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Anguille_%C3%A9lectrique

http://www.fishbase.org/summary/Electrophorus-electricus.html

http://www.fsbio-hannover.de/oftheweek/223.htm

http://animal.discovery.com/fish/river-monsters/electric-eel.html

http://www.dinosoria.com/anguille_electrique.html

http://www.achetudoeregiao.com.br/animais/poraque.htm

Sujets du forum

L'anguille électrique ou puraque (débat)

Voir aussi

La raie géante d'eau douce : Une géante des fleuves

L'arapaima gigas, le plus gros poisson d'eau douce d'Amérique du Sud

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